miércoles, 10 de marzo de 2021

François Morellet

kamel mennour

Répartition de 16 formes identiques, 1958
François Morellet
François Morellet. Répartition de 16 formes identiques, 1958. Huile sur bois • Oil on wood. 80 x 80 cm

kamel mennour
 
28 avenue Matignon, Paris 8

10 mars – 3 avril 2021 • 10 March – 3 April 2021

Ouverture le mercredi 10 mars de 14h à 18h.

Opening on Wednesday 10 March, from 2 pm to 6 pm.
En 1957, François Morellet se lance dans une série de variations, déclinée par le biais de huiles sur bois mesurant 80 sur 80 cm, autour de la lettre L qu’il intitulera Répartition de 16 formes identiques. Pour certaines de ces peintures, l’artiste optera pour un principe symétrique, aussi lisible que logique, lui permettant de conjuguer les L à travers des permutations de formes égales emboîtées dans une espèce de puzzle soucieux de générer un équilibre entre positions horizontales ou verticales de ladite lettre. D’autres configurations propres à cette famille de travaux procureront toutefois l’impression, sans doute trompeuse, d’être plus « désorganisées », annonçant en cela les lois du hasard qu’il introduira officiellement en 1958 avec sa Répartition aléatoire de triangles suivant les chiffres pairs et impairs d’un annuaire de téléphone. Cette année, l’artiste conçoit de nouvelles Répartition de 16 formes identiques. Du même format que les variations de 1957 et une fois de plus peinte à l’huile sur bois, l’œuvre présentée ici épouse cependant et à la différence des premières d’entre elles une bichromie noir et blanc privilégiée par Morellet dans nombre de ses répartitions aléatoires de 1958. Le schéma repris est celui de l’une des versions de 1957. Quant à la répartition en question, elle semble, pour s’en tenir à l’organisation des noirs et des blancs, assujettie à des règles établies à l’avance selon un protocole qui accentue le rôle majeur joué par l’artiste dans l’histoire du protoconceptualisme. Impossible en effet de ne pas penser aux différentes séries produites par Sol LeWitt une dizaine d’années plus tard et formant la matrice de multiples wall drawings. Impossible enfin de ne pas établir de lien avec les Ls exposés par Robert Morris à la Green Gallery de New York en 1965 quand bien même le propos et les enjeux de ce dernier s’avèreront sensiblement éloignés de ceux du Français. Il n’en demeure pas moins que ces forme et lettre « identique » auront donné lieu entre la fin des années 1950 et le milieu des années 1960 à des créations qui marqueront l’histoire pour ne pas dire la préhistoire de l’art minimal, processuel, systématique ou conceptuel.
 
Les années 1957 et 58 sont à bien des égards déterminantes dans la trajectoire de Morellet. En janvier 57, il rencontre le couple Vera et François Molnar qui vont devenir ses compagnons de route pendant plusieurs décennies. Partageant leur conception d’un art tributaire de méthodes scientifiques et de formules mathématiques, Morellet s’appuiera comme eux sur des systèmes marginalisant la subjectivité, l’arbitraire ou le superflu. C’est grâce à François Molnar qu’il bénéficie en 1958 d’une exposition personnelle, sa deuxième, à la galerie Colette Allendy où seront montrées plusieurs Répartition de 16 formes identiques. Présentation suite à laquelle Morellet publiera un texte où il prône un art « un peu plus clair » et un langage « le plus simple et le moins équivoque possible », reconnaissant par ailleurs sa dette envers Mondrian mais aussi l’Alhambra de Grenade dont les arabesques découvertes en 1952 le marqueront à jamais. « Je me souviens, affirme Morellet dans un entretien avec Christian Besson, qu’en voyant pour la première fois ces arabesques infinies, ces entrelacs et ces positifs‑négatifs d’une intelligence stupéfiante, j’ai eu la chair de poule immédiatement. ». Il s’en rappellera six ans après.
—Erik Verhagen



In 1957, François Morellet began a series of variations on patterns of L‑shapes, all executed in oil paint on wooden panels measuring 80 cm by 80 cm. The series is called Répartition de 16 formes identiques[Distribution of 16 identical shapes]. Some of the paintings work with a highly legible, logical principle of symmetry, with the Ls slotted in to one another in a sort of puzzle in which the vertical and horizontal positions of the shape balance out across the panel. Others give the no doubt misleading impression of being more ‘disorganised’, pre‑figuring the laws of chance that Morellet would officially usher in to his practice in 1958 with his Répartition aléatoire de triangles suivant les chiffres pairs et impairs d’un annuaire de téléphone [Chance distribution of triangles following the odd and even numbers of a phone book]. In that year, he also conceived of a new iteration of Répartition de 16 formes identiques. The painting exhibited here uses the same materials and has the same dimensions as the works from 1957, but this time Morellet has made use of the black and white colour scheme present in many of his chance distributions in 1958. As for the pattern, this comes from one of the 1957 paintings. The distribution, if one looks just at the organisation of the black and white space, seems to follow a set of rules in a protocol that brings to the fore the major role played by Morellet in the history of protoconceptualism. One can’t look at it without thinking of the different series Sol LeWitt made a few years later, and which would become the matrix for his wall drawings. Or without making a connection with the Ls that Robert Morris exhibited at Green Gallery in New York in 1965, even if Morris’ method and intentions were very different from Morellet’s. It nonetheless remains the case that between the mid 1950s and the 1960s, these ‘identical’ shapes inspired a number of creations that would mark the history, indeed the prehistory, of minimal, processual, systematic, or conceptual art.

The years 1957 and 1958 were in many ways critical for Morellet’s artistic career. In January 1957, he met Vera and François Molnar, who would become his fellow travellers for many decades. Morellet shared their vision of artforms derived from scientific methods and mathematical formulas. Like them, he would use systems that relegated subjectivity, free will, and superfluity to the margins. It was through François Molnar’s influence that in 1958 Morellet got his second solo show, at Colette Allendy Gallery, where he exhibited a number of his Répartitions de 16 formes identiques. Following the exhibition, Morellet published a text in which he argued for ‘a little more clarity’ in art, and a language ‘as simple and as unequivocal as possible’. In the text, he acknowledges his debt to Mondrian as well as to the Alhambra in Grenada. Morellet had encountered its arabesques in 1952 and they would have a lasting impression on him. ‘I remember,’ he said in an interview with Christian Besson, ‘the first time I saw these infinite arabesques, these interlacing forms, these positive‑negative spaces, shockingly intelligent, I immediately got goosebumps.’ They would come back to him six years later.
—Erik Verhagen
Né en 1926 à Cholet, François Morellet est décédé en 2016 à Cholet. Internationalement reconnu depuis les années 1960, il est auteur de nombreuses commandes privées et publiques dans le monde entier. Il a notamment réalisé l'intégration pérenne intitulée L'esprit d'escalier dans l'Escalier Lefuel du Musée du Louvre en 2010.
François Morellet a exposé entre autres à la Dia Art Foundation à New York City et à la Dia: Beacon, au Centre Georges Pompidou, au Musée d’Orsay, à la Galerie nationale du Jeu de Paume, au Musée d’Art Moderne de Paris, au Palais des Beaux‑Arts de Bruxelles, au S.M.A.K de Gand, au Stedelijk Museum d'Amsterdam, au Musée d’art moderne et contemporain de Genève, à la Documenta de Kassel, à la Neue Nationalgalerie à Berlin, à la Staatliche Kunsthalle de Baden‑Baden, Museum Ritter de Waldenbuch, à la Tate Gallery de Londres, au Musée d’art moderne d’Oxford, au Musée d'art contemporain de Montréal, au Brooklyn Museum à New York, au Center for the Fine Arts à Miami, ainsi qu’au MoMA de New York.



Born in 1926, in Cholet, François Morellet died in 2016 in Cholet. An internationally recognized artist since the 1960s, he is the creator of many private and public commissions both in France and abroad, including the permanent installation L’Esprit d’escalier, made for the Lefuel Staircase of the Musée du Louvre in 2010.
François Morellet’s work has been exhibited in many venues, including the Dia Art Foundation in New York City and Dia: Beacon, the Centre Georges Pompidou, the Musée d’Orsay, the Galerie Nationale du Jeu de Paume, the Musée d’Art Moderne de Paris, the Center for Fine Arts in Brussels, S.M.A.K. in Ghent, the Stedelijk Museum in Amsterdam, Mamco in Geneva, Documenta in Kassel, the Neue Nationalgalerie in Berlin, the Staatliche Kunsthalle in Baden‑Baden, the Museum Ritter in Waldenbuch, the Tate Gallery in London, the Modern Art Oxford, the Musée d'Art Contemporain de Montréal, the Brooklyn Museum in New York, the Miami Arts Museum, and MoMA in New York.

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